Ikigai, Besoins Fondamentaux & Niveaux Logiques : du Japon à la PNL, le secret du bonheur au travail?
Le travail et le bonheur : fantasme ou objectif?
Je vous en parlais dans cet article, le travail peut être source de souffrance.
https://behappy-therapie.fr/index.php/2022/02/27/burn-out-stress-au-travail-quand-bosser-tue/
A une amie qui me demandait mi-septembre :
» Alors, ça va, pas trop dure la rentrée? » avec un air compatissant, j’ai répondu un très joyeux » J’ai beaucoup de monde au cabinet, j’ai fini à 22h30 hier soir, je suis ravie! ».
Elle a buggé et m’a demandé si c’était de l’ironie.
Comme si travailler beaucoup ne pouvait pas être synonyme de bonheur.
Mais non, ce n’était absolument pas de l’ironie : je suis profondément heureuse de faire de grosses journées de travail!!
Je n’ai pas toujours été comme ça, pourtant.
Il y a quelques années, je comptais les jours qui me séparaient de ma prochaine période de congés (parfois même : les heures, arg ).
Littéralement.
Le temps était long. J’avais plaisir à être avec mes élèves et mon équipe, mais je m’ennuyais ferme. Je ne me sentais pas vraiment à ma place.
Pourtant j’avais la chance d’avoir un métier varié – avec des enfants et ados en situation de handicap, on s’ennuie rarement – et plutôt en accord avec mes valeurs morales. Mon salaire n’était pas élevé mais il était stable, et me permettait de vivre. J’avais des horaires relativement tranquilles, et beaucoup de vacances, et une super équipe autour de moi.
Mais mais mais… Je n’étais pas heureuse!
L’IKIGAI des japonais et la pyramide de Dilts
L’idée de ce concept japonais est que, pour trouver le bonheur, il faudrait trouver un métier qui soit à la croisée de plusieurs choses :
Mon TALENT : qu’est-ce que je sais faire, en quoi je suis doué-e?
Mon GOÛT : qu’est-ce que j’aime faire?
Les BESOINS DU MONDE : En quoi cette activité va-t-elle apporter quelque chose au monde?
L’ARGENT : pour quoi est-ce que je peux être payé-e?
Facile… Non?
Cela rejoint la PNL, et la pyramide des Niveaux Logiques, de Robert Dilts :
https://digit-agile.fr/programmation-neuro-linguistique-pnl/les-niveaux-logiques-de-dilts/
La PNL ajoute à l’Ikigai l’idée d’IDENTITE : est-ce que, identitairement, c’est ok pour moi de faire ce métier-là? Est-ce que je peux m’y identifier suffisamment pour y être bien.
Par exemple, un boucher végétalien, c’est compliqué.
Lorsque tu trouves un boulot au centre de ces critères-là, selon les japonais, c’est parti pour l’autoroute du bonheur au travail!
Dans mon ancien job, je n’avais pas rempli certains des aspects de la rosace.
Syndrome de l’imposteur oblige, je me sentais assez nulle dans ce que je faisais (objectivement, c’était probablement faux, m’enfinnnnn). Je ne me sentais pas non plus suffisamment rémunérée par rapport à l’investissement nerveux et émotionnel nécessaires.
Je n’avais pas l’impression d’être au bon endroit, d’être vraiment dans ma mission de vie. Mon travail me semblait plutôt utile mais pas pour tous les élèves ( c’était extrêmement frustrant de ne pas voir d’évolution de certain-e-s de mes petit-e-s élèves, sur plusieurs mois voire plusieurs années ), rémunéré mais qui ne me provoquait pas de passion intellectuelle.
Bref, je ne cochais pas toutes les cases.
Les 6 besoins fondamentaux, Tony Robbins
Si tu t’intéresses un peu à la PNL, tu connais Tony Robbins.
Si tu ne le connais pas encore, fonce sur les plateformes regarder « I am not your guru », le documentaire qui lui est consacré. C’est excessif, assez loin de nos habitudes européennes, mais c’est très enseignant! Et ensuite, achète d’occasion son bouquin « Pouvoir Illimité » : life-changing comme disent les Américains.
Tony Robbins parle des 6 besoins fondamentaux de l’être humain. Il distingue d’abord 4 besoins fonctionnels : en gros, ceux qui sont obligatoires, les basiques.
Les besoins pour fonctionner
- CERTITUDE / SECURITE : je me sens en sécurité, j’ai des certitudes. Par exemple, mon salaire tombe chaque mois, j’ai un logement sûr et mon chat m’aime d’amour (pour ce dernier élément, c’est hautement incertain si tu veux mon avis ahaha).
- INCERTITUDE / VARIETE : je ne m’ennuie pas. Hé oui, l’inverse exact de celui d’avant… L’être humain est fait de paradoxes!
- SENS : ce que je vis a un sens pour moi. Par exemple, si d’un seul coup mes bras se mettent à parler ou si la gravité s’inverse, le monde perd son sens. Sans aller jusque là, il y a souvent une perte de sens lors d’événements tragiques : attentats, maladie grave, agression.
- CONNEXION : cela peut être l’amour de mes proches, ou celui d’un poisson rouge. Un être humain classique a besoin de connexion au monde pour fonctionner. Chacun avec son propre degré de besoin. Se sentir connecté à un autre, ou s’identifier à un groupe humain, cela permet de savoir, un peu, qui l’on est.
Les besoins pour s’épanouir
Les 3 niveaux suivants sont ceux dont j’ai besoin pour m’épanouir, et pas seulement fonctionner :
- GRANDIR : M’élever, spirituellement, intellectuellement, physiquement, artistiquement, moralement, financièrement… Bref, selon Robbins, nous avons besoin de sentir que nous sommes en expansion, d’une manière ou d’une autre, chacun la sienne.
- CONTRIBUER : Cela rejoint l’Ikigai et les niveaux logiques. En quoi ce que je fais contribue-t-il au monde autour de moi.
Parfois, selon les périodes de ta vie, tu vas avoir tendance à mettre plus de valeur sur l’un ou l’autre de ces besoins. Cela va évoluer, se modifier, se nuancer au cours de ta vie.
Certains événements (arrivée d’un enfant, deuil, séparation, perte d’un emploi) vont remettre en question l’équilibre précédent et redistribuer les cartes.
Et toi, où en es-tu?
Cela peut être intéressant de te poser la question : aujourd’hui, où en es-tu de ces 6 besoins?
Où les trouves-tu satisfaits dans ta vie? Quels liens avec ton travail actuel?
Lesquels sont prédominants pour toi?
Y a-t-il des choses qui ont changé? Que tu voudrais changer?
Pour ma part, mon ancien travail m’apportait énormément de certitudes, et de la connexion – ce dont j’avais besoin à l’époque.
Mais il me manquait le sens, l’incertitude et l’épanouissement.
Aujourd’hui, je suis en harmonie. Mes niveaux logiques sont alignés. Mon métier est ma mission de vie (de cette vie-ci en tous cas, je ne sais pas si cela changera dans le futur), je m’y sens compétente, il me stimule intellectuellement, et me permet de suffisamment gagner ma vie pour pouvoir partir en vacances et dégager du temps bénévole, ce qui est très important pour mon équilibre.
Bon, mais ça c’était le plus simple : la théorie.
Le bonheur au travail, ce n’est pas toujours si simple!
Et si pour moi ça ne marche pas? Je culpabilise?
Le métier-mission de vie : c’est pas obligatoire!!! 🙂
Pour l’instant, c’est important pour moi que mon métier soit en accord avec ma mission de vie. Mais qui sait ce qu’il en sera dans quelques mois? Quelques années?
Et puis, le boulot que j’avais avant, certes, ça ne me convenait pas entièrement, mais pour autant, j’y suis restée dix ans, ça m’apportait ce dont j’avais besoin à ce moment-là.
Pas de culpabilité! J’ai le droit de choisir un travail qui ne sera pas PARFAITEMENT en harmonie avec toutes mes valeurs. Il n’y a pas de situation parfaite, il n’y a que des choix à faire.
Peut-être que dans quelques années, ma priorité sera ailleurs, et je choisirai un autre boulot, plus stable, plus ronronnant, et ça sera parfait.
Avoir le choix ou ne pas avoir le choix : question de point de vue
Souvent, en consultation, tu me dis « je voudrais bien changer de travail pour faire quelque chose de plus épanouissant, mais je n’ai pas le choix ».
« Je ne peux pas quitter mon job actuel, j’aimerais bosser en indépendante, mais j’ai deux enfants en bas âge : j’ai besoin d’un salaire et de la crèche d’entreprise. »
Si je reformule, ton besoin actuel est d’assurer le confort de ta famille, en ayant un revenu fixe et des horaires de journée pour t’occuper de tes enfants. Donc tu CHOISIS de rester dans ton job actuel, qui ne te satisfait pas sur d’autres plans, mais qui t’apporte ce qui est EN CE MOMENT ton besoin fondamental : le confort de ta famille.
Hé bien, c ‘est formidable! Tu as le choix, en réalité, tant que ce n’est pas une question de vie ou de mort, tu as le choix. Certains choix sont plus faciles ou plus évidents.
Cela ne veut pas dire que tu feras comme ça toute ta vie, mais actuellement, c’est le meilleur choix à ta disposition. Meilleur ne veut pas dire parfait.
C’est un peu la limite de l’Ikigai, selon moi.
STOP à la culpabilité!!!
Tout le monde n’a pas BESOIN d’avoir un Métier-Mission de vie. Peut-être que toi, tu t’épanouis dans un métier avec un bon salaire.
Ou dans un métier seulement stable.
Ou dans un emploi passionnant mais parfaitement inutile à la société.
Et c’est tout à fait OK!!!
La société, les gens te renvoient souvent l’image de la Wonder Woman ou du Superman accomplis, avec un Super Job, une Super Vie, de Supers Revenus etc… Ce n’est pas la réalité!
Tu as le droit de choisir ton bonheur!!!
Exactement tel qu’il est bon pour toi.
Ce qui peut être compliqué pour toi, c’est d’accepter que ta façon d’être Heureuse-Heureux n’est pas celle des autres. Ou celle que tu avais imaginée.
Oui, tu fais le choix de garder un job imparfait, parce que ta valeur FAMILLE surpasse ta valeur TRAVAIL par exemple.
C’est parfait! Ce n’est peut-être pas ce que tu lis dans les magazines, ce que tu penses que la société attend de toi, ou ce que ton entourage projette sur toi… mais c’est :
ABSOLUMENT PARFAIT.
L’Ikigai peut être une grille de lecture pour mieux comprendre ce qui fait ton désintérêt ou ta difficulté à rester dans ton travail actuel.
Mais cela ne suffit pas à définir ton plan de vie!
Tes valeurs, tes croyances, tes envies du moment, ta situation familiale… Tout cela a un impact sur tes décisions, et l’Ikigai regarde la vie par le petit bout de la lorgnette, comme on dit chez moi. Il n’y a pas que le travail dans la vie!
Tout est question d’équilibre. Quel est le boulot, qui, là, aujourd’hui, me convient, et convient à mon système (familial, social, émotionnel etc).
Une thérapie brève peut t’aider à remettre du sens dans ce que tu fais, à trouver de nouveaux chemins, à mettre en lumière les raisons de tes choix de vie.
Le choix et la PNL
Je termine avec un double présupposé de la PNL qui me tient à coeur :
» Un choix est meilleur qu’un non-choix. »
( tu as choisi ta situation, en fonction de tout un tas de phénomènes conscients et inconscients. Prendre conscience de sa responsabilité permet de prendre conscience de son pouvoir) #ungrandpouvoirimpliquedegrandesresponsabilités
&
» A un moment donné de sa vie, toute personne fait le meilleur choix possible parmi ceux qu’elle a à sa disposition. »
Remettre de la responsabilité et du sens dans tes choix, mettre en lumière des chemins auxquels tu n’avais pas pensés… Cela suffit parfois pour changer de vie!
Alors, go?
https://behappy-therapie.fr/happy-boulot/
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